La
terrible nouvelle est tombée ce dimanche
matin :
Mélanie Lemée, 25 ans, gendarme au sein de la brigade de proximité
d'Aiguillon (Lot-et-Garonne), championne de France militaire 2018 et
2019 et médaillée mondiale en 2016 en +78kg est morte
Judokate de niveau national (elle a été médaillée de bronze aux championnats de France cadets et juniors) et ancienne pensionnaire de l'Insep, Mélanie Lemée, était licenciée à l'AJ 61 (Orne). En 2016, celle-ci se rompt les ligaments croisés du genou, quitte l'Insep et passe le concours en interne de la gendarmerie pendant sa rééducation, devenant rapidement membre de l'équipe de France militaire
Les circonstances de son décès :
Samedi
4 juillet vers 20h50, un véhicule refuse de s'arrêter à un
contrôle de la Gendarmerie nationale sur la commune de Colayrac
(47). L'information est immédiatement partagée entre les services
de police et de gendarmerie. Le conducteur se dirigeant vers Agen
fait alors demi-tour devant un barrage tenu par la Police nationale.
Un dispositif d'interception est mis en place par les gendarmes à
Port Sainte-Marie (47). Lorsqu'il arrive sur le contrôle, le
conducteur refuse à nouveau de s'arrêter, fait un écart pour
éviter la herse déployée et quitte la chaussée. Il heurte
violemment le gendarme Mélanie Lemée. Très grièvement blessée,
elle décède malgré l'intervention des secours. Une enquête
permettra de déterminer les circonstances exactes de ce drame. Le
conducteur a été interpellé Les circonstances tragiques de ce
décès rappellent, une nouvelle fois, les dangers et les risques
auxquels sont exposés les gendarmes et les policiers dans
l'exécution de leurs missions
Samedi
4 juillet 2020,
la Gendarmerie nationale a perdu l'une des siennes, l'un de ses
militaires engagés au service de la population. Les honneurs
militaires lui seront rendus, et la Nation lui témoignera sa
reconnaissance
Une
marche blanche en mémoire de Mélanie se tiendra ce samedi 11
juillet à 15 heures au centre-ville d’Aiguillon, petite
commune
où elle travaillait depuis quatre ans. Le rendez-vous est donné à
la mairie et le cortège se dirigera vers la gendarmerie d’Aiguillon,
avant de terminer avec un moment de recueillement devant le monument
aux morts
Une
cagnotte de soutien à sa famille a été mise en place sur Leetchi
Vous
pouvez y accéder en cliquant iCi
Instant de vie narré par l'adjudant Sébastien. C, gradé au sein de la brigade de la Gendarme Mélanie LEMÉE, morte pour la France 🌹
« Je vous parle avec le cœur. Ce soir du 04 juillet 20h52 mon téléphone sonne :
"Seb, Mélanie vient d être renversée. Le chauffeur est en fuite".
On s équipe machinalement comme pour toute mission et pour accomplir notre devoir. Mais là, c’est une camarade qui est touchée. Les réflexes pro et l’affect se mélangent sur la route rythmée par le gyro et le 2 tons. On entend à la conf que le chauffeur a été interpelé. Quelques instants plus tard on arrive sur les lieux. Un chaude soirée d’été où le soleil chauffe encore le bitume.
Tu es là, couchée sur le sol. Les hommes en blanc font tout ce qu’ils peuvent pour que tu restes parmi nous. Les visages sont lourds. Les regards se croisent entre ceux qui sont présents en espérant un miracle. Ton binôme qui t’a vue tomber sur ce bord de route te serre la main, te suppliant de rester, de te battre. Mais l’implacable violence injuste qui t’a frappée sont ce soir-là, plus forts que toi. On est là tous à te voir partir, toi la combative attachante et souriante.
Pas le temps de pleurer. Il faut prendre en charge celui qui t’a arrachée à ta famille, à tes amis, à tes camarades.
Je te regarde toi le meurtrier. L’homme en moi crie vengeance, mais le devoir reste plus fort. On doit maintenant continuer la mission. l’obligation inique de te traiter en humain, toi qui vient de voler une vie. Tu oses te plaindre de douleurs costales à l’hôpital lors de ta visite de garde à vue. Et devoir donner un anti-douleurs à toi qui en nous en causé tant. Te déposer en cellule de garde à vue avec le seul espoir que tu ne sortes plus de ces 4 murs.
Pas le temps de souffler ! Il faut repartir la nuit entière sur les lieux pour surveiller l’endroit où tu nous a quittée Chère Mélanie, et voir ce sang que tu as versé. 7h00 du matin, fatigué, en colère et triste, je gare notre vl à côté de celui qui est devenu une arme et qui porte les stigmates de cette tragédie. Avoir le désir égoïste de rejoindre les miens en pensant aux tiens qui pleurent et hurlent de douleur.
Mélanie, c’est un honneur d’avoir servi avec toi, camarade. Tu as toujours été digne de l’uniforme que tu as fièrement porté. »